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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/169

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ASTRONOMIE.

En France M. Bouvard et M. Pons, en Angleterre Mlle Herschel, en Allemagne MM. Gibers et Huth ; ont porté à quatre-vingt-dix-sept le nombre des comètes connues, qui, en 1788, n’étoit que de quatre-vingt. Plusieurs comètes qui n’étoient qu’imparfaitement déterminées, ont été plus exactement calculées par M. Binrbkhardt, d’après la méthode qu’il a perfectionnée, et d’après les recherches qu’il a faites dans le dépôt de l’Observatoire, où il a trouvé des observations inconnues à ceux qui avoient anciennement calculé ces orbites.

ïi nous reste à parler d’autres découvertes, sinon plus utiles, au moins plus difficiles et plus imposantes par la grandeur et la perfection des instrumens qu’elles exigent, et par l’adresse et la patience de l’observateur à faire mouvoir ces énormes machines pour en tirer le parti le plus avantageux, et voir dans le ciel des phénomènes que personne n’avoit aperçus, dont on n’avoit nulle idée, et qu’il est donné à si peu d’astronomes de constater par ses propres observations. On devine aisément que nous parlons de M. Herschel. Né avec un goût dominant ; et un talent particulier pour l’optique, ses premiers essais surpassèrent tout ce qu’on avoit de meilleur en ce genre, sans excepter les télescopes du célèbre Short. La découverte d’une planète autant éloignée de Saturne que Saturne lui-même l’est du Soleil, fixa sur lui les yeux de tout le monde savant, lui valut la protection d’un prince amateur de l’astronomie, et le mit à portée de déployer ses talens extraordinaires. Sa planète est aujourd’hui son moindre titre de gloire et le plus facile de ses travaux : observée cinq fois avant lui, elle ne pouvoit échapper long-temps encore

Sciences mathématiques.                                                            V