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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/170

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

aux astronomes. Il est à présumer que MM. le Français-Lalande et Piazzi, et les autres savans qui ont travaillé à la description du ciel, n’auroient pas laissé passer une étoile de cinquième grandeur : mais quel autre eût aperçu les deux satellites intérieurs de Saturne, et les eût distingués de cet anneau lumineux, dont ils s’écartent si rarement et si peu ? On soupçonnoit, par analogie, la rotation de toutes les planètes ; mais on peut juger, par l’incertitude qui restoit sur celle de Vénus » quelle est la difficulté de ces observations. M. Herschel détermina celle de Saturne et de son anneau. Dans le même temps où M. Laplace trouvoit en France, par ses calculs, que cet anneau ne pouvoit se soutenir sans une rotation rapide » qui devoit être de dix heures un quart, M. Herschel apercevoit sur cet anneau des protubérances » dont le mouvement ne peut s’expliquer que par une rotation de dix heures trente-deux minutes ; il fixoit le temps que Saturne lui-même emploie à tourner sur son axe ; il découvroit à Uranus six satellites » il calculoit la position de leurs orbites ; et pour que tout fût nouveau dans cette découverte, déjà si remarquable, ces orbites font un angle presque droit avec l’écliptique ; phénomène auquel nui autre ne ressemble dans notre système solaire, où toutes les révolutions annuelles s’accomplissent dans des plans peu différens de celui de l’écliptique. Ses divers télescopes, promenés dans toute l’étendue du ciel, lui montroient des spectacles aussi nouveaux qu’intéressans ; des étoiles de diverses couleurs, doubles, triples ou quadruples, réunies en groupe, en amas, en grappe. Les nébuleuses se résolvoient pour lui en étoiles entassées les unes près des autres par milliers ;