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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/171

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ASTRONOMIE.

il les distinguoit des nébuleuses proprement dites, où il ne démêloit aucune étoile, ou seulement une étoile assez brillante qui en occupe le centre, tandis que le reste ne paroît que comme un nuage léger, qui n’a de consistance que ce qu’il en faut pour renvoyer une lumière imperceptible pour tout autre que pour lui. Non content de nous avoir dévoilé ces merveilles, et d’avoir ainsi agrandi à nos yeux et à notre imagination le système du monde, M. Herschel a tenté de rendre utiles tant d’aperçus nouveaux. Nous avons déjà parlé de ses idées pour mesurer la distance qui nous sépare des étoiles : les angles presque insensibles qu’il avoit à déterminer, exigeoient des moyens tout-à-fait nouveaux. Sans oser encore prononcer sur le succès de ses tentatives, on peut, sans se compromettre, assurer qu’elles sont au moins très-ingénieuses, comme toutes ses autres inventions mécaniques. Pour déterminer le disque d’une petite planète, où l’un quelconque de ces objets qui échappent aux moyens ordinaires et connus, M. Herschel considère d’un œil le diamètre agrandi par son télescope, et de l’autre il observe un disque éclairé qu’il éloigne de lui dans la perpendiculaire, jusqu’à ce qu’il aperçoive une égalité parfaite entre le disque de la planète et le disque extérieur. Le diamètre de ce disque, divisé par la distance, doit lui donner avec précision le petit angle qu’il s’agit de mesurer ; et s’il a bien estimé l’égalité des deux diamètres apparens, s’il est sûr qu’aucune illusion optique n’a faussé son jugement, la mesure doit être parfaite. C’est ainsi qu’il a déterminé les diamètres de Cérès et de Pallas, qu’il a trouvés tous deux d’une très-petite fraction de seconde ; en sorte que ces planètes premières

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