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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/172

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

seroient beaucoup plus petites que notre Lune et les satellites de Jupiter. Au lieu de disques éclairés, M. Herschel emploie encore quelquefois des transparens. Un micromètre d’une autre espèce est composé de deux lampes, qui paroissent, à dix ou douze pieds du télescope, comme deux étoiles de la dernière grandeur : l’observateur, sans changer de place, peut les disposer de manière quelles forment une figure égale, et semblable à celle qu’il voit dans le télescope ; ou bien, si c’est un disque qu’il veut mesyrer, il amène ses deux étoiles factices aux deux extrémités du diamètre » Ces moyens, aussi neufs que simples et ingénieux, supposent, à la vérité, que l’on connoît exactement le pouvoir amplificatif du télescope. Les méthodes différentes que M. Herschel a successivement employées pour obtenir cette connoissance, ne font pas toujours conduit aux mêmes résultats ; la différence peut aller à un dixième : ce qui n empécheroit pas que les diamètres de Cérès, de Pallas, ne fussent connus à un dixième près. Cependant M. Schroeter, comme nous le verrons bientôt, les a trouvés plus considérables de beaucoupr Par des mesures du même genre, M. Herschel trouve à Saturne une figure irrégulière, qui ne s’accorde guère avec les idées de la mécanique rationnelle. On pourroit donc craindre que M. Herschel n’eût cette fois tenté l’impossible, comme il a pu se livrer un peu trop à son imagination hardie, quand il a voulu deviner la structure du ciel, et les mouvemens des étoiles multiples, qu’il fait circuler deux à deux ou trois à trois autour du centre commun de gravité, dans des cercles ou des ellipses qu’il fait quelquefois dégénérer en lignes droites.