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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/180

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

des distances de la lune au soleil et aux étoiles, et des autres phcnomènes cclestes. Ces observations, nécessaires au navigateur pour connoître chaque jour la position du vaisseau et diriger sa route en conséquence, lui donnent lieu de déterminer en même temps la position de tous les objets qui se présentent à sa vue, et d’accroître ainsi la masse des connoissances positives et fondamentales de la géographie. Il est constant que ces moyens imaginés pour la sûreté de la navigation ont fait faire plus de progrès à la géographie pendant les trente dernières années qui viennent de s’écouler, qu’elle n’en avoit fait depuis-deux siècles. Le grand Océan, dont on n’avoit qu’une idée confuse avant les voyages de Bougainville et de Cook, est aujourd’hui beaucoup mieux connu que la mer Méditerranée, où l’on navigue tous les jours depuis plusieurs milliers d’années.

Quelque habile que soit un géographe, il lui est impossible d’obtenir par tout autre moyen des résultats bien exacts et satîsfaisans. Chaque jour qui est marqué présentement par une nouvelle découverte, lui fait apercevoir des erreurs dans les cartes qu’il a construites avec le plus de soin : il est obligé de revenir sur ses pas à chaque instant, de faire de nouvelles recherches pour établir un nouveau plan, et toujours sans avoir la certitude ni même l’espoir du succès.

On a aujourd’hui tous les moyens de bien faire : des înstrumens plus parfaits, qui donnent les mesures avec la plus grande précision, et qu’on peut transporter par-tout ; des méthodes de calcul plus simples et plus exactes, qui abrègent et assurent en même temps les opérations ; des