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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/193

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GÉOGRAPHIE ET VOYAGES.

le fleuve qui arrose ia Nigritie, celui que les habltans du pays nomment Nil al Soudan ou Nil des Nègres, et le Nigir est le fleuve connu aujourd’hui sous ie nom de Sénégal. Des opinions si diffiérentes prouvent l’incertitude des connoissances, tant anciennes que modernes, à l’époque d’où nous devons suivre les progrès de la géographie. M. Buache s’est borné à énoncer son opinion dans le mémoire qu’il a publié : il devoit en exposer les motifs dans un autre mémoire ; mais il crut devoir attendre le résultat des tentatives qui furent projetées aussitôt en Angleterre pour la découverte de l’intérieur de l’Afrique.

Au commencement de 1788, il se forma à Londres une société qui souscrivit pour une somme considérable, destinée à des voyages de découvertes dans cette partie du monde. M. le chevalier Banks étoit un des souscripteurs, et son zèle pour le progrès des sciences fit commencer aussitôt l’exécution de ce beau projet. La société envoya, en 1788, M. Lediard au Caire, et M. Lucas à Tripoli. Les renseignemens qu’ils s’étoient procurés ont été publiés par la société, dans un ouvrage intitulé Proceedings of the association for promoting the discovery of the interior parts of Africa ; ils étoient très-satisfaisans, et ne pouvoient qu’exciter de plus en plus la curiosité.

En 1790, la société fit partir le major Houghton, qui prît sa route par la rivière de Gambie ; il devoit pénétrer jusqu’au Niger, déterminer le cours de ce fleuve, et visiter les villes de Tombouctou et de Houssa. Cette dernière, dont le nom avoit été inconnu jusqu’alors, étoit, suivant les rapports d’un Arabe nommé Shabeny, qui y avoit résidé deux ans, la capitale d’un puissant empire, qui

Sciences mathématiques.                                                            Z