canaux qui se réunissent à Kabra, port de Tombouctou, qui en est éloigné d’une journée de marche du côté du nord ; que de Jeenie à Tombouctou il n’y a que douze jours de marche ; qu’au-dessous de Kabra, à la distance de onze jours de navigation, la rivière passe au sud de Houssa, qui en est séparé par deux jours de marche. Mungo-Park fut informé qu’il arrivoit fréquemment à Tombouctou et à Houssa des caravanes avec des marchandises d’Europe, qui s’y rendent des bords de la Méditerranée par la route du Fezzan et à travers le désert, et que Houssa étoit la plus considérable de ces deux villes. Il apprit aussi qu’à Tombouctou et à Houssa les Chrétiens passoient pour enfans du diable et les ennemis du prophète, et qu’il y avoit du danger pour eux d’y pénétrer. Les dangers auxquels ce célèbre voyageur avoit échappé, ne l’ont point effrayé ; il a osé tenter une seconde fois le même voyage, et les papiers publics ont annoncé qu’il avoit surmonté tous les obstacles et pénétré beaucoup plus loin qu’auparavant. Nous ignorons le résultat de cette seconde expédition.
Pendant que Mungo-Park s’avançoit dans la Nigritie du côté de l’ouest, et cherchoit à reconnoître le cours du Niger, un autre voyageur Anglois, M. Browne, y pénétroit du côté de l’est, pour tâcher de découvrir les sources du Nil. Il passa d’Égypte dans le Darfour, en lypj, avec les caravanes de ce pays, qui viennent fréquemment au Caire ; mais il éprouva bientôt combien le nom de Franc ou de Chrétien est en horreur dans les parties de l’Afrique où dominent les Mahométans. À peine arrivé au Darfour, il y fut consigné comme prisonnier ; et, pendant trois ans
