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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/197

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GÉOGRAPHIE ET VOYAGES.

qu’il y fut détenu, il ne put s’éloigner un instant du lieu qui lui avoit été assigné pour résidence. Il étoit muni d’instrumens, et en état de rectifier la géographie par des observations astronomiques ; mais il ne put se procurer que des renseignemens vagues et quelques itinéraires qui lui furent donnés par les gens du pays. Il résulte de ces renseignemens, que la branche principale du Nil est celle connue sous le nom de Bahr el-Abiad ou Rivière Blanche, et que sa source est vers les sept à huit degrés de latitude nord, à vingt journées au sud du Darfour et à trente au sud-ouest de Sennaar. Le canton où se trouve cette source, est un pays très-montueux, nommé Douga, et les montagnes d’où elle sort se nomment Koumri : on en compte jusqu’à quarante, d’où s’écoulent quantité de ruisseaux qui se réunissent dans le même canal pour former le Bahr el-Abiad. Il sort aussi de ces mêmes montagnes et des environs plusieurs autres rivières considérables, qui paroissent prendre leur cours vers louest, telles que le Misselad, qui va au nord-ouest dans le Bergon, et le Bahr Kulla, qui coule à Touest, dans une direction opposée à celle de la Joliba.

Les connoîssances que le voyage de Browne nous a procurées sur le Darfour et les contrées voisines, jointes à celles qui résultent des voyages du major Houghton et de Mungo-Park, commencent à nous éclairer sur un pays dont on n’avoit encore aucune idée : elles ne sont pas assez précises pour mériter toute confiance, et la carte du major Rennell, qui les représente, ne peut être considérée que comme une carte systématique ; mais elles méritent toute l’attention des géographes, qui pourront les employer