Aller au contenu

Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
182
SCIENCES MATHÉMATIQUES.

avec plus d’avantages, à mesure que l’on avancera dans les découvertes que l’on tente aujourd’hui de toutes parts.

Un nouveau voyage qui nous a procuré déjà des résultats plus sûrs et très-satisfaisans, est celui de M. Hornemann, que la société Africaine envoya en Égypte en 1797. Il étoit au Caire, étudiant la langue et les mœurs des Arabes occidentaux, avec lesquels il se proposoit de voyager, lorsque l’armée Françoise y arriva. Le générai Bonaparte le reçut avec toutes sortes d’égards et de bonté, lui offrit sa protection, de l’argent, et tout ce qu’exigeoit son entreprise. Il partit du Caire pour Mourzouk, capitale du Fezzan, le 5 septembre 1798. M. Hornemann voyage avec les grandes caravanes et en qualité de marchand, pour plus de sûreté ; il est muni de bons instrumens, plein de zèle et de courage ; et rien n’échappe à ses recherches, comme on le voit par le journal de sa route du Caire au Fezzan, qu’il a déjà envoyé. Nous lui devons la certitude que les ruines de l’Oasis de Syouah sont celles du temple de Jupiter Ammon ; une description plus exacte du Fezzan, qu’il place à deux degrés plus sud ; des renseignemens curieux et fort intéressans sur les Tibboos et les Touariks, qui habitent les déserts à l’ouest et à l’est du Fezzan, et d’autres assez vraisemblables sur les empires de Bornou, d’Asben et de Houssa. Sur le témoignage d’un gavant Marabout, M. Hornemann renferme, en général, dans le Houssa, les pays situés entre Tombouctou, Asben ou Agadez, et Bornou : ce sont les habitans du pays qui l’appellent Moussa ; les Arabes le nomment Soudan, et les habitans de Bornou, Asna. Dans sa dernière lettre, datée de Mourzouk le 6 avril 1800, ce savant voyageur