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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/20

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DISCOURS

parties d’une manière tout analytique. Dans l’autre, M. Lacroix s’est proposé de conserver tout ce que l’ancienne méthode avoit d’essentiel, en sorte pourtant que son livre pût servir d’introduction à l’analyse moderne.

La belle collection des mathématiciens Grecs fut complétée en 1791 par l’Archimède de Torelli, dont M. Peyrard vient de donner une traduction fidèle, augmentée du mémoire de Delambre sur l’arithmétique des Grecs. Avant ce mémoire, dont votre Majesté elle-même avoit daigné fournir le sujet, on avoit peine à concevoir comment les Grecs, avec une notation si imparfaite en comparaison de la nôtre, avoient pu exécuter les opérations indiquées dans Archimède et Ptolémée.

La géométrie ancienne n’admettoit dans ses démonstrations que ce qui peut s’exécuter avec la règle et le compas. Mascheroni, plus sévère encore, voulut se passer de la règle. On a lieu d’être étonné du grand nombre de propositions nouvelles et piquantes qu’il a su trouver dans un sujet en apparence épuisé. Ses principaux théorèmes avoient été apportés en France avec le traité de Campo-Formio, par le vainqueur et le pacificateur de l’Italie. On désira connoître l’ouvrage entier, et bientôt il en parut une traduction Françoise.

Plusieurs modernes avoient déjà, fait un usage heureux de la méthode qui rapporte à trois coordonnées rectangulaires la position d’un point quelconque pris dans l’espace. M. Monge a fait de ce principe le fondement d’une doctrine neuve et complète, qui est indispensable à tous les arts de construction, et à laquelle il a donné le nom de géométrie descriptive.