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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/209

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GÉOGRAPHIE ET VOYAGES.

étoit si voisine de leurs autres possessions ; et l’on doit croire qu’ils n’en ont point imposé, lorsqu’ils ont dit, dans une description qu’ils ont publiée, que c’étoit le pays le plus misérable de toute la terre, et que les Hottentots du cap de Bonne-Espérance étoient des seigneurs en comparaison des malheureux habitans de la Nouvelle-Hollande. C’est aussi l’idée qu’en donne Dampier, qui a relâché deux fois à la côte de l’ouest, et celle que M. Buache a conçue à la suite des recherches qu’il a faites sur l’époque de la première découverte de la Nouvelle-Hollande.

Six mois avant le voyage du capitaine Baudin, M. Buache lut à la classe des sciences movales et politiques de ; l’Institut, un mémoire tendant à prouver que la Nouvelle-Hollande avoit été connue en Europe peu de temps après les premiers établissemens des Européens dans l’Inde, et plus de cent ans avant la découverte qu’en ont faite les Hollandois. Il fondoit cette opinion, 1.o sur la configuration que donnoit aux terres australes une carte générale du monde, publiée par Oronce Fine ; 2.o sur les détails que présente une ancienne carte manuscrite de la mer des Indes, qui se trouve dans le muséum Britannique, et dont M. Dalrymple a fait graver un extrait ; 3.o sur la description que fait Abraham Perîtsol (Itinera mundi, cap. xxix) d’un nouveau continent, situé dans l’hémisphère austral au-delà du cap de Bonne-Espérance, et qu’il su pposoit avoir été découvert tout récemment par des vaisseaux Espagnols ; 4.o enfin, sur un passage de la relation de Louis de Barthème, qui rapporte, d’après le témoignage d’un pilote Maure, que des vaisseaux de l’île de Java naviguoient dans les mers au sud de cette île et s’avançoient

Sciences mathématiques.                                                             Bb