Aller au contenu

Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/212

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
196
SCIENCES MATHÉMATIQUES.

du grand Océan confirmèrent ces soupçons ; et les tentatives faites des deux côtés pour la recherche de ce passage si désiré ont amené successivement les connoissances intéressantes que nous avons aujourd’hui sur le nord de l’Amérique, et que leur importance engage à perfectionner.

Pendant que les géographes disputoient entre eux sur l’existence de ce prétendu passage, la compagnie de la baie d’Hudson faisoit naviguer Young et Pickersgill dans la baie de Baffin, et envoyoit Hearne dans l’intérieur des terres pour tâcher de le découvrir. Le Gouvernement Anglois crut devoir faire visiter en même temps la côte occidentale de l’Amérique, et ce fut Cook qu’elle chargea de cette importante reconnoissance. Le voyage de ce célèbre navigateur apprit que l’on pouvoit faire sur cette côte un commerce très-avantageux, et bientôt on vit les vaisseaux marchands s’y porter en grand nombre. Cet empressement excita l’attention des puissances qui avoient des possessions et des établissemens dans le voisinage des côtes nouvellement découvertes. Un vaisseau Russe fut expédié d’Ochotsk, en 1790, avec des astronomes, pour déterminer la véritable situation des îles et des côtes du nord-ouest de l’Amérique comprises depuis le détroit de Behring jusqu’au mont Saint-Élie ; et en 1792, deux goélettes Espagnoles, la Subtile et la Mexicaine, partirent d’Acapulco pour aller reconnoître le détroit de Fuca. La relation du voyage de ces goélettes, qui a été publiée à Madrid en 1802, peut être considérée comme le complément du voyage de Vancouver, qu’elles ont rencontré sur cette côte, et auquel elles ont communiqué, par ordre de la cour