ouvrage que Don Félix d’Azara prépare sur le Paraguay, et de la relation du voyage de M. de Humboldt, qui vient de parcourir l’intérieur de la terre ferme de la Guiane Espagnole et du Pérou, et qui a fait un grand nombre d’observations pour déterminer la position des lieux. La carte de son voyage, dressée d’après les matériaux nombreux qu’il a rassemblés, nous fera connoître en même temps le degré de confiance que peut mériter la grande et belle carte de l’Amérique méridionale, qui a été publiée en 1775 par Don Juan de la Cruz, et supprimée presque aussitôt par la cour de Madrid.
Dans une carte de la Guiane, publiée en l’an vi, M. Buache a réclamé contre les communications multipliées que la carte Espagnole de la Cruz établit entre la rivière des Amazones et l’Orénoque par le Rio-Negro ; il les considère comme des monstruosités en géographie, et croit devoir les supprimer, en conservant toutefois les détails précieux qui ont donné lieu à ces suppositions, et dont il essaie de faire un nouvel emploi plus conforme aux principes de la physique. Dans son opinion, toutes les rivières qui entrent dans le lac Parimé, comme celles qui en sortent, ne sont que des branches du Rio-Negro, qu’une chaîne de montagnes sépare absolument de celles de l’Orénoque. Il observe que le cours de ce dernier fleuve n’a été reconnu par les Espagnols que jusqu’au fort de San-Fernando : c’est en voyageant par terre qu’ils sont arrivés sur les bords de ces rivières, qui les ont conduits dans le Rio-Negro ; et c’est sans fondement qu’ils ont cru être encore sur les bords de l’Orénoque. La carte de la Cruz seroit donc en erreur sur la partie supérieure du
