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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/229

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GÉOGRAPHIE ET VOYAGES.

La France et ses colonies sont les contrées qu’il nous importe le plus de bien connoître. Nous aurons bientôt une carte du territoire de la France suffisamment exacte pour le service de terre ; mais le service de mer, la navigation, le commerce maritime, exigent que ses côtes soient relevées de nouveau avec le plus grand soin, pour en connoître tous les dangers et en rendre l’approche facile. Il en est de même de nos colonies, pour lesquelles il n’a été fait jusqu’à présent que de mauvais arpentages, et où il faut tout recommencer. Les reconnoissances faites par Vancouver à la côte nord-ouest de l’Amérique, et par Mac-Cluer à la côte de Malabar, sont des modèles à imiter pour parvenir à connoître les côtes des autres parties du monde, et sur-tout celles qui n’ont été fréquentées que par des vaisseaux marchands, plus occupés de leurs intérêts que du progrès des sciences. La relation du voyage de Marchand, publiée par M. de Fleurieu, présente aux navigateurs jaloux de se distinguer le modèle du journal qu’ils doivent tenir, une notice des observations qu’ils ont à faire, des renseignemens sur tous les objets qui peuvent se rencontrer dans leur route, et généralement toutes les connoissances qui leur sont nécessaires pour obtenir du succès. C’est au Gouvernement à exciter leur émulation ; et pour cela, il lui suffit de n’accorder les places et les missions importantes qu’à des marins véritablement instruits.


physique mathématique

À mesure que les sciences font des progrès et que leurs limites s’étendent, on voit diminuer l’espace qui les séparoit, et la ligne de démarcation devient plus difficile