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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/230

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

à tracer. Si, d’un côté, elles font des conquêtes, elles peuvent aussi perdre quelques parties de leur domaine, qui passent dans celui de la science voisine : ainsi tout ce qui concerne la lumière, la pesanteur, le mouvement et le choc des corps, est aujourd’hui presque uniquement du ressort de la géométrie ; on a même tenté de soumettre au calcul les phénomènes du magnétisme et de l’électricité. Le galvanisme, né de nos jours, sembloit devoir dédommager la physique de ces pertes. La pile de Volta, qu’elle comptoit au nombre de ses inventions les plus ingénieuses, passe entre les mains des chimistes, et devient l’instrument des découvertes les plus difficiles et les moins espérées. La nouvelle direction des esprits, qui les porte à s’éloigner d’un champ presque épuisé pour en cultiver un autre qui promet des moissons plus abondantes, a dû faire négliger en ces derniers temps les recherches qui constituoient plus particulièrement la physique ; mais, si elle n’a plus tout l’éclat dont elle a brillé long-temps, nous pouvons encore citer d’elle des travaux heureux et dignes d’attention. La balance électrique avec laquelle Coulomb avoit trouvé la loi des attractions et des répulsions, n’a pas été moins heureuse entre ses mains, quand il eut l’idée de l’appliquer à la mesure des effets magnétiques. Par elle, il fut démontré qu’ils suivoient aussi la loi du carré des distances ; elle fit trouver des preuves de magnétisme dans tous les corps, sans en excepter même ceux qui en paroissent le plus dénués. On objectoit que ces foibles indices pouvoient appartenir aux particules de fer restées dans ces differens corps, malgré les soins que des chimistes distingués avoient pris pour en purger ceux