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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/231

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PHYSIQUE MATHÉMATIQUE.

que Coulomb avoit soumis à l’expérience : mais, à l’aide de sa machine, en mesurant la force magnétique d un poids donné de limaille, il a déterminé la quantité des particules de fer qu’il faudroit supposer uniformément répandues dans tous les corps pour expliquer les effets observés ; et cette quantité est telle, qu’elle auroit du se manifester dès les premiers essais faits pour l’en retirer. Cette même balance qui lui faisoit apprécier les moindres restes de magnétisme, a donné à M. Coulomb les moyens d’évaluer le degré de chaleur qui le feroit entièrement dîsparoître. Ce travail est le dernier que Coulomb ait communiqué à l’Institut ; il n’a pas eu le temps de le compléter par les nouvelles expériences qu’il projetoit : il n’a pas vécu assez pour voir une belle application en grand de ses idées, dans les recherches de M. Cavendish sur la densité de la terre. Quand on examine lappareil décrit par ce savant dans les Transactions philosophiques de 1798, on y retrouve toutes les idées de M. Coulomb : le principe fondamental est la force de torsion d’un fil auquel est suspendue une aiguille dont l’extrémité porte une petite sphère, de laquelle on fait approcher le globe plus massif dont on veut déterminer l’attraction ; seulement toutes les dimensions sont considérablement augmentées. Au lieu du cylindre de verre dont le rayon n’a pas deux décimètres, on voit une grande chambre soigneusement fermée, des lunettes qui traversent les murs pour évaluer la plus légère torsion, enfin toutes les recherches qu’une grande fortune, jointe à un grand zèle et de vastes connoissances, a pu réunir. M. Cavendish est, au reste, loin de s’attribuer l’idée primitive ; il en fait