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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/232

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

honneur à l’un de ses compatriotes, M. Mitchell, qui l’avoit eue, dit-il, bien des années avant [many years ago], mais qui n’avoit eu le temps ni de la mûrir ni même de l’exécuter. M. Cavendish nous apprend que la machine avoît passé ensuite entre les mains de M. Woilaston, qui, n’ayant pas de iocaf assez vaste pour s’en servir, lui en a fait présent. M. Cavendish a fait iui-mcme quelques changemens à l’appareil de M. Mitchell : dans une note il rend justice à M. Coulomb, et il ajoute que M. Mitchell lui avoit assuré avoir eu cette intention, et l’idée de la méthode, avant la publication d’aucun des mémoires de M. Coulomb.

Quoi qu’il en soit, le travail de M. Cavendish est très-important et très-curieux : on y trouve le détail des expériences, des formules et des calculs ; et par le résultat définitif, la densité de la terre est cinq fois et demie plus grande que celle de l’eau ; l’incertitude n’est pas d’un quatorzième du total : cependant les observations de M. Maskeiyne auprès de la montagne Shehallien, en Écosse, ne donnoient que quatre et demi.

Cette différence considérable entre la densité de la terre et celle de l’eau pourroit faire croire que, dans des mesures de degrés du méridien, il seroit dangereux d’établir les stations extrêmes trop près du bord de la mer : l’attraction plus forte du continent feroit dévier les deux fils à plomb ; l’amplitude seroit augmentée de la somme des deux erreurs. Heureusement à Dunkerque l’observatoire étoit à deux mille mètres de la mer : mais, à Barcelone et à Montjouy, la distance étoit moins grande ; et peut-être eût-il mieux valu prendre pour terme le mont Valvidrera, qui est plus avant dans les terres. Le rapport trouvé par

M.