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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/234

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

de la déclinaison : plus de quatorze mille observations faites, sur-tout aux environs des solstices et des dquinoxes, pendant le jour et la nuit (avec une lunette aimantée de M. de Prony, qui donne les angles à deux secondes), lui ont fait remarquer des irrégularités singulières, et des espèces d’orages magnétiques qui ont lieu avant le lever du soleil, et qui se font sentir plusieurs nuits de suite, et toujours à la même heure.

D après les expériences de la Pérouse et de M. de Humboldt, M. Biot avoit tenté de déterminer les pôles magnétiques de la terre, et leur position par rapport à l’équateur terrestre. MM. de Humboldt et Gay-Lussac ayant fait depuis des observations exactes en Italie, en Espagne et en Allemagne, les ont toutes comparées à la théorie de M. Biot : il paroît en résulter que la position de l’équateur magnétique auroit besoin d’une correction, soit dans l’angle, soit dans les nœuds ; mais, pour perfectionner cette théorie, il faudroit un grand nombre d’observations en des points fort éloignés, qui eussent la même exactitude que celles de MM. de Humboldt et Gay-Lussac. Il résulte encore de ces expériences, que l’influence des grandes chaînes de montagnes, telles que les Alpes, et celle des volcans, comme le Vésuve, sont à-peu-près nulles. L’ascension aérostatique de MM. Biot et Gay-Lussac prouve non moins évidemment que les plus grandes hauteurs auxquelles il est donné à l’homme de s’élever, n’ont pas d’effet plus sensible sur les forces magnétiques, quoiqu’à des hauteurs beaucoup moindres, mais par des observations bien moins certaines, d’autres aéronautes eussent assuré le contraire.