Aller au contenu

Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/277

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
261
MANUFACTURES ET ARTS.

Pour cela, l’auteur a préparé des caractères en creux avec lesquels il compose, qu’il place ensuite dans des cadres, et dont il se sert pour former ses planches en relief par l’estampage et le clichage.

Cet artiste a imaginé des moyens extrêmement ingénieux pour se procurer ces caractères creux, dont l’épaisseur, le poli et la régularité doivent être tels, que plusieurs milliers, quel qu’en soit l’arrangement, forment toujours une planche-matrice : il a aussi trouvé un alliage capable de résister à la chaleur et aux chocs violens de l’estampage.

Le nouveau moule à refauloir pour la fonte des caractères d’imprimerie, de M. Henri Didot, est muni d’un petit mouton, qui, en tombant, pénètre dans une cavité remplie de métal fondu, qu’il pousse avec force contre la giavure. Par ce moyen, on obtient toujours des caractères sans soufflures, et qui prennent parfaitement l’empreinte du moule et des traits les plus déliés de la gravure.

Henri Didot fournit les caractères ainsi moulés, même ceux d’écriture, aux mêmes prix que les autres fondeurs.

L’objet de la machine à clicher de M. Gatteaux est de former des planches solides en relief avec des gravures en creux. Pour cet effet, les gravures sont fixées à l’extrémité inférieure d’un mouton qu’on laisse tomber sur du métal d’imprimerie prêt à se figer : celui-ci est soutenu sur une table portée par des ressorts qui réagissent contre le mouton, et obligent le métal à pénétrer dans les déliés les plus fins de la gravure. La chute du mouton s’opère par le moyen d’une détente qui part au moment où l’on ferme les portes destinées à empêcher le métal de jaillir au loin.