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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/38

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DISCOURS

de ces planètes est excentrique, au moins autant que Mercure ; une autre autant que Mars. L’inclinaison de la seconde est plus grande à elle seule que les inclinaisons réunies de toutes les autres planètes : il faudra élargir le zodiaque. Mais le zodiaque n est qu’un niot, les astronomes n’en font aucun usage ; et dès long-temps on sait que les comètes n’en ont pas. Cette grande inclinaison, cette grande excentricité, rendront les perturbations plus difficiles à calculer ; elles seront peut-être pour les géomètres une occasion de reculer les bornes de l’analyse, et ce qui sembloit un inconvénient deviendroit un nouvel avantage. La première de ces planètes a été vue par M. Piazzi, la troisième par M. Harding, et les deux autres par M. Olbers. Ce savant distingué, à qui la classe des sciences vient de décerner, pour la seconde fois, la médaille fondée par Lalande, a pensé que ces planètes si petites pourroient bien être les fragmens d’une planète plus considérable qu’une cause inconnue auroit fait éclater en divers morceaux. Il en a conclu que toutes leurs orbites dévoient se couper en deux points opposés du ciel, qu’elles doivent toutes passer par l’un de ces points à chaque demi-révolution, et que, pour les connoître toutes, il faut visiter plusieurs fois par an ces deux régions du ciel. En effet, les quatre planètes ont été trouvées vers ces points, et les deux dernières, depuis que M. Olbers a fait connoître cette idée, qui est au moins fort heureuse. M. Olbers a d’ailleurs trouvé plusieurs comètes, et a même donné une méthode fort simple et fort ingénieuse pour en calculer les orbites.

Dix-sept comètes ont été découvertes depuis 1789 ; on