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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/91

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ALGÈBRE.

composer que dans un âge avancé. Sa main défaillante Ji a pu nous laisser qu’une esquisse imparfaite : mais la candeur avec laquelle il en parle, et la difficulté de l’entreprise, doivent désarmer la critique ; il n’eut pas même la satisfaction de voir les derniers volumes, qui n’ont paru qu’après sa mort, et dont Lalande avoit rempli les lacunes.

Lorsqu’une science commence à se développer, les esprits, entraînés d’abord par la rapidité avec laquelle se succèdent les résultats nouveaux, dont la vérité se constate soit par leurs applications, soit par leurs rapprochemens, craindroient avec raison de passer à examiner à fond les principes, un temps qui peut être employé plus utilement à augmenter la masse des propositions ; mais, quand les progrès viennent à se ralentir, l’activité de la pensée, ne trouvant plus à se repaître d’objets Nouveaux ; se reporte en arrière pour passer en revue, jusque dans les plus petits détails, tous les matériaux qui ont servi à élever l’édifice. Les inventeurs du calcul différentiel, et ceux qui leur ont succédé immédiatement, semblent avoir donné peu d’attention à la métaphysique de ce calcul ; mais elle a de nos jours occupé plusieurs géomètres distingués, qui, par ces recherches, ont répandu plus de clarté sur le fond des méthodes et sur leurs applicatioils.

C’est dans cette vue que l’Académie de Berlin avoit en 1786, proposé un prix sur le développement de la métaphysique du calcul infinitésimal. M. Lhuilier, qui atoit remporté le prix, a considérablement augmenté son mémoire, qu’il a publié en 1795, sous le titre de Principiorum calculi differentialis et integralis expositio elementaris.

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