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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/19

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l’hermine passant

grandes prairies comme il en est en Mayenne.

— Tu ne vas pas me faire croire, dis-je, que c’est ça qu’ils appellent le château de la Quinteharde ?

— Pourquoi pas ?

— Ah ! non ! J’ai compris ! dis-je. Ce sont les communs. Voilà le château qui se découvre. Mais quelle drôle d’entrée ! Oh ! que de rapetassages ! Il y en a de toutes les époques. Ça a quand même de la gueule, hein ?

— Moi, tu sais, Marguerite, les styles…

— Oui, je sais. Mais, tu peux m’en croire, ce n’est pas mal.

— Je veux bien. Pour ce que j’en fais…

Trois chiens de chasse, épouvantés, aboyaient en reculant devant notre voiture. Sur le seuil parut une silhouette que nous crûmes d’abord celle d’un abbé.

Nous exécutions un virage élégant. Sitôt stoppés, nous voici hors de la voiture, et, pour commencer, nous restons cois, ayant devant nous non pas un prêtre, mais Victorine Tuache, probablement.

Elle parle, voix nasillarde et mordante :

— Le marquis de Bocquensé, je présume !