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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/47

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l’hermine passant


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Cette Quinteharde où nous allions avec de la blague au coin des yeux est, pour finir, quelque chose d’assez sinistre. Édouard rit quand je lui dis que le crime couve dans cette famille, mais je ne crois pas exagérer tellement.

Ces gens-là, qui vivent, au fond de leurs terres, plus arriérés que des paysans (information prise, ils s’éclairent encore à l’huile !) ne sont pourtant pas des paysans. S’ils étaient des paysans, ils laboureraient, ensemenceraient, récolteraient et engrangeraient, et tout serait normal. Mais, recroquevillés sur eux-mêmes, ankylosés dans leur aristocratie périmée, qu’ont-ils à faire dans leur castel plus ou moins hypothéqué, que se martyriser les uns les autres pour passer le temps, employer les loisirs effroyables que leur laisse leur monstrueuse inaction ?

Un orgueil de paons dans un délabrement à peine déguisé les tient à l’écart de la vie contemporaine, et toutes les passions