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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/48

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l’hermine passant

concentrées au fond d’eux-mêmes préparent un terrible explosif qui n’attend que l’occasion d’éclater. C’est dans de tels milieux, et du fond d’un tel silence, qu’on voit surgir en cour d’assises de ces magnifiques affaires qui font l’excitation du public, un moment secoué par le jeu des hypothèses.

Je vois très bien, d’ici quelques années, la petite Marie-Louise qui, déjà jolie, est sournoise à faire peur, fautant avec un quelconque valet de ferme, et celle qu’ils appellent Nanon, cette bonne de curé, et son mari, ce maître Jacques à bobine de bedeau, aidant la comtesse, grosse cardiaque terrorisée, et Mlle Tuache, ange noir de la maison, à étouffer dans la cave ou brûler dans le poêle le déshonneur de la famille.

Imaginations de Parisienne en quête de procès criminels ? Divagations d’ancienne maîtresse de romancier ? Qui vivra verra, peut-être.

Le visage étonnant de leur Bertrande est à soi seul une accusation formelle contre les choses qui se passent à la Quinteharde, choses que je soupçonne, moi, sans pouvoir rien préciser.