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Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/88

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l’hermine passant

fixes. Lentement, presque solennellement, il prononça :

— Tu crois que nous ferons bien ?

D’abord assez pétrifiée par cet arrêt subit de son enthousiasme, je me répandis en reproches, moqueries, objurgations, et je dois dire qu’il fut, dès les premiers mots, convaincu.

— Tu as raison !… trancha-t-il.

Et, notre trainant déjeuner terminé, nos papiers gras dissimulés dans les buissons, notre ménage fait, en un mot, nous nous retrouvâmes côte à côte dans la voiture, et roulant à petite allure.

Nous ferions un grand tour dans la campagne, de façon à ne rejoindre la Quinteharde que vers quatre heures. La montre à la main, je bâillais.

À la longue arriva le moment de reprendre l’allée. Nous pûmes voir de loin, debout sur le seuil, et qui, certainement, guettait avec anxiété notre retour, Victorine Tuache et sa soutane noire.

Je sautai la première à terre.

— Partis ?…

— Oui, chère demoiselle.