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Page:Delarue-Mardrus - La mère et le fils,1925.djvu/102

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CHAPITRE XI


D epuis que le train était sorti des banlieues, la curiosité s’y était mise. Irénée, collé contre la vitre, n’avait pas les yeux assez grands pour regarder ce morceau de France qu’il ne connaissait pas.

Le compartiment de troisième, plein de ses compagnons, bourdonnait de conversations. Ils avaient tant voyagé dans leur vie, les autres, qu’ils ne s’intéressaient plus aux paysages traversés.

C’était une petite partie de la troupe de Johny John. D’autres wagons contenaient le reste.

Combien étaient-ils en tout ? Outre les numéros du programme ambulant, il y avait l’orchestre, une dizaine de musiciens. Ils s’étaient groupés à part dans le train, car, au cours d’une tournée de cirque, la fusion ne s’établit pas, en général, entre les instrumentistes et les faiseurs de tours.

Les chevaux remplissaient des fourgons, ainsi que d’autres bêtes savantes. Un régisseur était parti trois jours plus tôt de Paris pour s’occuper, à Bruxelles, des représentations et des imprimés, et du fourrage, et du charbon, et des autorisations officielles. Johny John, en première classe, restait invisible.

Écuyères, écuyers, trapézistes, clowns, dresseurs, jongleurs, acrobates, il y avait un peu de tout, sans doute, dans