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Page:Delarue-Mardrus - La mère et le fils,1925.djvu/46

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CHAPITRE IV


V oici le grenier. Irénée est au milieu, l’oreille encore tendue. Alerte ! La mère Hortense a cru, tout à l’heure, reconnaître sur la route le bruit connu du vieux tacot des messieurs de Charvelles.

Hortense s’est trompée. Mais Irénée est resté en haut. Dans ce grenier, il a retrouvé des choses de son enfance. Il y a des pliants cassés, une table de jardin tordue, les débris d’un cerf-volant. Il y a aussi beaucoup d’anciennes caisses d’emballage, quelques bottes de foin, des planches.

Il va furetant partout. La lucarne est large. On y voit presque aussi clair qu’en bas.

Il avance le bras vers ce coin mansardé, profond. Qu’est-ce que c’est ? Rien ? Une vieille malle un peu moisie. Il la tire pour avoir tout regardé, puis l’ouvre. Elle est pleine de papiers et de livres. Il se souvient. Il était encore petit. On avait vidé le bas de la bibliothèque pour y installer le grand Larousse, et maman avait fait mettre dans cette malle les volumes retirés, en même temps que tout un amas de vieilles revues et de vieux journaux.

Tout cela est là. Irénée prend au hasard. C’est la collection reliée du Magasin Pittoresque. Il s’approche de la lucarne pour regarder les images, gosse désœuvré. En bas maman dort, la mère Hortense est à la cuisine.