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Page:Delarue-Mardrus - La mère et le fils,1925.djvu/56

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CHAPITRE V


A u premier signe du jour derrière les rideaux, il se leva sans bruit et descendit dans le parc. La mère Hortense dormait encore, et ne l’entendit pas.

Depuis trois jours qu’il était arrivé, l’insomnie le tenait comme une fièvre. Il ne sentit qu’à peine le froid de cette aube brodée de gelée blanche. Ce qu’il sentit plutôt ce fut l’annonce du printemps, exprimée par on ne sait quoi qui passait dans l’air. Les oiseaux subissaient comme lui le charme. Quelques-uns, faiblement, chantaient.

Il allait par ces paysages. Pendant que ses yeux s’amusaient à des petits détails de la nature, son âme était perdue, désolée.

Il précisait qu’entre deux herbes se balançait, menue merveille, cette toile d’araignée emperlée de gouttes, un vrai travail d’art. Mais il ne déchiffrait rien de lui-même, ne sachant