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rédalga

Les histoires de consulats, ce n’est pas mon affaire. Dès qu’il va revenir, il faut que je le prenne à part pour lui en parler.

Ce retour s’accompagna d’une charmante fête.

Ayant annoncé sa visite, le Portugais appris par un mot que sa fontaine se terminait. Il préféra remettre cette visite. Il voulait, en même temps qu’il aurait la surprise de la fontaine, l’inaugurer par un dîner et quelque cérémonie. « Pour nous trois seulement, écrivit-il. J’enverrai la veille un artificier pour préparer des feux de Bengale et des eaux lumineuses. Ne m’avertis, maintenant que lorsque le terrain sera nettoyé, les fleurs en place, et l’eau tombant dans le bassin. »

La première quinzaine de novembre y passa tout entière. Samadel et Krikri vinrent aider aux aménagements derniers. Les ouvriers envahirent. Les conduites d’eau prirent plus de temps que tout le reste.

Ensuite Gilbert, avec ses aides-jardiniers, aplanit les tranchées de la tuyauterie et disposa les massifs.

Novembre. On ne pouvait plus planter que des chrysanthèmes. Harlingues et son amie allèrent en choisir l’espèce et les couleurs chez l’horticulteur.

À mesure que le chantier se nivelait autour de la fontaine, ses proportions si bien calculées par le génie du sculpteur s’affirmaient dans leur justesse exquise. Et quand, échevelés, énormes, les magnifiques chrysanthèmes s’ébouriffèrent aux deux côtés du petit bassin, on eût cru que le parc tout entier avait été dessiné pour ce marbre dont la blancheur reculait ses limites, précisait son style.

L’arrivée d’Alvaro, couronnement de trois mois de travail haletant, prenait, dans son propre domaine, le caractère d’une solennité. Les gardiens s’étaient endimanchés. Harlin-