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ble. C’est si vague que j’ose à peine essayer d’en parler. Et pourtant c’est un charme. Cela se compose de bousculades et de bercements, d’étonnements et d’épouvantes, de lassitude longue et de distractions fantastiques. À un moment, cela je ne peux l’oublier, — j’étais sur les genoux de maman. Mon cœur était serré comme par une tristesse immense, et pourtant, c’était de la joie. Comme j’étais heureuse !

Ce n’était pas la première fois que maman me prenait sur ses genoux, bien sûr. Et pourtant, dans mon souvenir, c’est la première et l’unique fois. Son corsage, où je cachais ma tête, était peut-être en satin. C’était lisse. C’était chaud comme un édredon. C’était parfumé comme un sachet. Maman disait :

— Elle dort…

Je ne dormais pas. J’avais les yeux fermés pour être plus heureuse. Car d’habitude, maman ne s’occupait jamais de moi. Elle était toujours sortie avec papa, et moi toute