Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/141

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Toujours le zèle a dû être éprouvé dans un double creuset, avant que carrière ait pu lui être donnée : le creuset de la doctrine et celui de l’obéissance. Présumant de lui-même et se lançant à l’aveugle, il a trop souvent accumulé les ruines.

Or, la présomption, la « confiance en soi », est l’un des traits les plus caractéristiques de l’Américanisme ; ses partisans s’en parent avec orgueil ; c’est à ce trait qu’ils veulent être reconnus et par lui se distinguer des autres. Ils disent que c’est sur « l’intensité de force et de grandeur à laquelle cette confiance en soi élèvera la personnalité humaine », qu’ils comptent pour faire entrer l’Église dans « cette ère nouvelle, que la parole humaine aura peine à exprimer à moins de recourir au langage prophétique[1]. »

En aucun temps, une telle présomption n’est bonne. Mais c’est surtout en des temps troublés comme ceux où nous sommes, que l’on doit, si l’on ne veut dévier, se défier de soi-même et se tenir fermement attaché à la doctrine telle que l’autorité la présente à l’adhésion de notre esprit et de notre cœur. Or, les Américanistes peuvent-ils espérer pro-

  1. Voir aux Documents, N. XVI.