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Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/156

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la doctrine, eadem quæ didicisti doce, et cum dicas nove, non dicas nova[1]. »


Est-ce un progrès ainsi entendu que les Américanistes appellent de leurs vœux ? S’il en était ainsi, ils auraient eu tort de choisir le mot évolution pour exprimer leur pensée, au lieu de s’en tenir tout simplement au mot progrès.

« Si l’on se pique de parler avec un peu de précision, dit M. Ferdinand Brunetière[2], le mot représente ou résume tout un ensemble d’idées ; et la pire confusion qu’on puisse faire, c’est de la prendre (l’évolution) pour synonyme ou équivalent, même approximatif, des mots de mouvement ou de progrès. Qui dit progrès dit continuité, et… qui dit évolution dit précisément le contraire. « Ma théorie, disait Darwin, ne suppose aucune loi fixe de développement ». L’idée de progrès implique la stabilité du perfectionnement acquis… L’idée d’évolution n’implique rien de semblable, et il est de son essence que ses résultats seront tou-

  1. Voir aux Documents. N. XX.
  2. La Doctrine évolutive et l’Histoire de la Littérature. Revue des Deux-Mondes, février 1898.