Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’apôtre S. Jean en parlait déjà avant la fin du premier siècle : « Vous avez appris qu’un antéchrist doit venir ; et déjà il y a plusieurs antéchrists. » Des précurseurs ou des ébauches du dernier antéchrist ont paru successivement dans le cours des siècles. Le dernier, le vrai, celui qui portera en sa seule personne la synthèse parfaite de toutes les inspirations antichrétiennes qui ont germé dans le monde depuis dix-huit siècles, est- il proche ? C’est possible.

On ne peut n’être pas profondément ému lorsque, après avoir rapproché les caractères que la tradition judaïque donne à son messie, de ceux que la tradition chrétienne donne à l’antéchrist, on entend les juifs dire : « Les temps sont proches », et que l’on voit la transformation qui s’opère dans le monde depuis un siècle et qui s’accélère de jour en jour.

Son temps est-il aussi proche qu’ils le croient ? Nous n’en savons rien. Personne au monde ne peut le savoir.

Ce que l’on sait, c’est que les Apôtres ont cru devoir l’annoncer aux contemporains mêmes du Christ ; c’est que les Pères ont voulu que les chrétiens de leur temps en eussent la