L’hérésie luthérienne a beau s’affirmer aux Lieux Saints avec tout l’apparat de la puissance impériale, Guillaume II ne fera pas oublier que le luthéranisme n’est plus guère que le fantôme d’une religion. Tous les efforts du potentat pour galvaniser ce cadavre n’aboutiront qu’à en manifester la dissolution.
L’Église anglicane n’est pas en meilleur état. Le « disestablishment » est commencé, il s’achèvera rapidement, car déjà il est devenu la principale platform de la lutte des partis. Les sectes abondent, elles se multiplieront à l’infini lorsque la main de l’État cessera de soutenir l’Église nationale, et que ses biens auront été dispersés.
La science, ce dissolvant infaillible de tout ce qui n’est point l’or pur de la vérité, n’a point encore fait dans les Églises orientales le ravage qu’elle a produit en Allemagne et en Angleterre. De Maistre avait prédit cet ordre : « Les schismatiques ne reviendront à l’unité qu’après les protestants (Du Pape, chap. 2, liv. IV). Mais déjà la Russie est bien atteinte, et elle entraînera ses satellites.
Et si nous passons des peuples chrétiens aux peuples infidèles, que voyons-nous ? Les