Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/332

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

» À la morale sans Dieu a rapidement succédé la morale sans obligation et sans devoir, c’est-à-dire une morale qui laisse toute liberté aux vices et aux passions.

» Les docteurs des écoles négatives ont essayé de parer à ce danger : ils ont inauguré de nombreux systèmes pour diriger la conduite des hommes, en se servant de motifs d’intérêt ou de persuasion.

» Mais ces systèmes… sont de pures théories abstraites, sans efficacité sur le cœur des hommes et sur leur conduite.

» Il est donc à prévoir qu’un grand nombre d’esprits, dans la double pensée de rendre à l’humanité un idéal dont elle ne saurait se passer, et d’empêcher la société de redescendre, faute de principes, vers la barbarie, se tourneront vers la religion, qui a été partout et toujours l’institutrice morale de l’humanité, et lui demanderont le secours dont ils sentent vivement le besoin. Seulement… lorsque viendra le jour où le besoin d’une croyance se fera sentir avec force, lorsque la société, se sentant perdue, appellera la religion à son secours… le catholicisme aura-t-il une force suffisante pour accomplir l’œuvre qui lui sera demandée ? »