Page:Delassus - La conjuration antichrétienne - Tome 2.djvu/33

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Piccolo-Tigre (le petit tigre), l’un des premiers lieutenants de Nubius, était Juif. « Son activité est infatigable, dit Crétineau ; il ne cesse de courir le monde pour susciter des ennemis au Calvaire. Il est tantôt à Paris, tantôt à Londres, quelquefois à Vienne, souvent à Berlin. Partout, il laisse des traces de son passage ; partout, il affilie aux sociétés secrètes, et même à la Haute-Vente, des zélés sur lesquels l’impiété peut compter. Aux yeux des gouvernants et de la police, c’est un marchand d’or et d’argent, un de ces banquiers cosmopolites ne vivant que d’affaires et s’occupant exclusivement de leur commerce. Vu de près, étudié à la lumière de sa correspondance, cet homme est l’un des agents les plus habiles de la destruction préparée. C’est le lien invisible, réunissant dans la même communauté de trames toutes les corruptions secondaires qui travaillent au renversement de l’Église. »

Un troisième, Gaëtano, est un riche Lombard qui avait trouvé moyen de servir la secte et de trahir l’Autriche, en devenant, à force d’hypocrisie, le confident et le secrétaire intime du prince de Metternich. On n’ignore pas que les grands ministres, les rois, les empereurs, ont toujours près d’eux un délégué de la secte qui sait leur inspirer confiance et les incliner à favoriser, sciemment ou non, l’exécution des desseins des sociétés secrètes. De cette haute situation, Gaëtano observe ce qui se passe en Europe ; il est au courant des secrets de toutes les cours, et il correspond, suivant les indications du moment, avec Nubius, Piccolo-Tigre, ou Volpe (le renard), ou Vindice (le Vengeur), ou Beppo ; en un mot, avec tous ceux qui ont pris à forfait, comme dit M. Crétineau, l’anéantissement du catholicisme et le triomphe de l’idée révolutionnaire.