Page:Delassus - La conjuration antichrétienne - Tome 2.djvu/47

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« Il y a toujours au fond du cœur de l’Italien (les Instructions secrètes reprennent la parole) un regret pour la Rome républicaine. Excitez, échauffez ces natures si pleines d’incandescence, offrez-leur d’abord, mais toujours en secret (les Instructions parlent ici de ce qu’il y a à faire auprès des jeunes gens dans les familles, les collèges et les séminaires), offrez-leur des livres inoffensifs, des poésies resplendissantes d’emphase nationale ; puis, peu à peu, vous amènerez vos disciples au degré de cuisson voulu. Quand, sur tous les points à la fois de l’Etat ecclésiastique, ce travail de tous les jours aura répandu vos idées comme la lumière, alors vous pourrez apprécier la sagesse des conseils dont nous prenons l’initiative. »

On était en 1819. Si les Instructions recommandaient de propager les idées, elles ne recommandaient pas moins de ne point pousser encore à l’action. « Rien n’est mûr, disent-elles, ni les hommes, ni les choses, et rien ne le sera encore de bien longtemps. Mais de ces malheurs (de ce qui était déjà arrivé pour avoir voulu trop tôt précipiter le mouvement, et de l’intervention armée de l’Autriche que l’on voyait alors menaçante), vous pouvez facilement tirer une nouvelle corde à faire vibrer au cœur du jeune clergé. Ce sera la haine de l’étranger. Faites que l’Allemand (il Tedesco) soit ridicule et odieux avant même son entrée prévue. »

Un document, daté du 20 octobre 1821, traçait la stratégie à suivre dans les divers pays de l’Europe pour « la lutte maintenant engagée entre le despotisme sacerdotal ou monarchique et le principe de liberté. » Il disait spécialement pour l’Italie : « En Italie, il faut rendre impopulaire le nom de l’étranger, de sorte que, lorsque Rome sera sérieusement assiégée par la Révolution, un secours étranger soit tout