Page:Delassus - La conjuration antichrétienne - Tome 2.djvu/64

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de leurs églises autant de synagogues et à faire régner leur secte sur les ruines de toutes les autres.

Barruel eut d’abord la pensée de publier cette lettre, mais il se dit qu’en saine critique, ce qui s’y trouvait exposé exigerait des preuves impossibles à produire. Il se contenta donc d’en présenter l’original au cardinal Fesch pour être communiqué à l’empereur qui venait de convoquer le Sanhédrin à Paris. Desmaretz, occupé sur l’ordre de l’empereur de recherches sur les Juifs, voulut garder l’original ; Barruel ne le lui permit point et l’envoya au Pape. Quelques mois plus tard, Sa Sainteté lui fit écrire par l’abbé Tetta, son secrétaire, que « tout annonçait la véracité et la probité de celui qui avait ainsi découvert tout ce dont il avait été témoin. » Au moment de la Restauration, Barruel remit une copie de cette lettre à Louis XVIII.

Nous ne voulons en retenir ici que ce qui y est dit du futur pape que les Juifs espéraient et le mettre en regard de la mission donnée à Nubius.

Pour animer le courage de ceux à qui l’œuvre titanesque de faire triompher l’idée révolutionnaire par un pape était confiée, les Instructions secrètes faisaient de la puissance pontificale un tableau aussi séduisant, que vrai, vrai en soi, séduisant pour qui avait le désir et l’espoir de s’en emparer à son profit : « Par le bras, par la voix, par la plume, par le cœur de ses innombrables évêques, prêtres, moines, religieux et fidèles de toutes les latitudes, la Papauté trouve des dévouements sans cesse prêts au martyre et à l’enthousiasme. Partout où il lui plaît d’en évoquer, elle a des âmes qui meurent, d’autres qui se dévouent pour elle. C’est un levier immense dont quelques Papes seulement ont apprécié toute la puissance. Encore n’en ont-ils usé que dans une