Page:Delassus - La conjuration antichrétienne - Tome 2.djvu/77

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lire son nom dans plus d’un papier de la secte. » Elle connaissait son grand cœur, elle espérait le séduire, l’entraîner par l’appât d’idées à l’aspect généreux. Elle l’essaya et l’on a souvenir des ovations singulières et inouïes dont elle enveloppa les commencements de son règne. L’heure de son avènement au trône pontifical était critique. Tout le monde convenait que le régime si ferme de Grégoire XVI ne pouvait pas être continué ; même les cardinaux Lambruschini et Bernetli étaient d’avis qu’il fallait essayer de quelques concessions. Pie IX entra dans la voie qui lui était montrée, sans cependant céder jamais aucun des droits essentiels de l’Église. L’on sait ce qu’il en advint, et l’on sait aussi comment, instruit par sa propre expérience et éclairé de la lumière divine, Pie IX pulvérisa le libéralisme, c’est-à-dire le Maçonnisme avec le marteau du Syllabus[1].

Non encore convaincue de l’inutilité de ses efforts et de la vanité de ses espérances, la secte crut, à la mort de Pie IX, que son heure allait enfin arriver. Elle le dit hautement par la plume de Gambetta.

Léon XIII fut élu le 20 février 1878. Le lendemain, Gambetta écrivit à un de ses amis, Spuller :

  1. Nous lisons dans La Vie de l’Abbé Bernard par M. le Marquis de Ségur, qu’au mois de mars 1849, Pie IX, étant en exil à Gaëte, reçut en audience le cardinal Giraud. Le Saint-Père était profondément affecté de tout ce qui se passait à Rome, et le cœur débordant de tristesse, il dit à l’archevêque : « J’ai fait des concessions ! On ne cesse d’en abuser pour tout bouleverser. Je ne puis moi, leur auteur, les retirer. Mais mon successeur le pourrait et le ferait. Je songe à déposer la tiare : mon parti en est pris. »
    Mgr Giraud s’efforça de le détourner de cette résolution. Pie IX fit mieux, nous venons de le voir, que de la mettre à exécution.