Page:Delassus - La conjuration antichrétienne - Tome 2.djvu/78

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«  Paris, 21 février 1878.

Aujourd’hui sera un grand jour. La paix venue de Berlin est peut-être la conciliation faite avec le Vatican. On a nommé le nouveau pape. C’est cet élégant et raffiné cardinal Pecci, évêque de Pérouse, à qui Pie IX avait essayé d’enlever la tiare, en le nommant camerlingue. Cet Italien, encore plus diplomate que prêtre, est passé au travers de toutes les intrigues des Jésuites et des clergés exotiques. Il est pape, et le nom de Léon XIII qu’il a pris me semble du meilleur augure.

Je salue cet événement plein de promesses. Il ne rompra pas ouvertement avec les traditions et les déclarations de son prédécesseur, mais sa conduite, ses actes, ses relations vaudront mieux que les discours, et s’il ne meurt pas trop tôt, nous pourrons espérer un mariage de raison avec l’Église.

Léon Gambetta. »


Le lendemain, il écrivit cette autre lettre :

« Paris, 22 février 1878.

Je sais un gré infini à ce nouveau Pape du nom qu’il a osé prendre ; c’est un opportuniste sacré. Pourrons-nous traiter ? Chi lo sa ? comme disent les Italiens.

Léon Gambetta. »[1]
  1. Ces lettres furent immédiatement livrées à la publicité. Le Figaro les réédita dans son numéro du 23 août 1894, affirmant qu’il en avait vu le texte original.
    En janvier 1897, commentant le discours que M. Waldeck-Rousseau venait de prononcer dans son pèlerinage aux Jardies, le même journal les rappela encore.
    Enfin, à la mort de Léon XIII, elles furent mises de nouveau sous les yeux du public par un grand nombre de journaux de Paris et de la Province, même par des pu-