Page:Delatour - Adam Smith sa vie, ses travaux, ses doctrines.djvu/260

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le prix des objets de manufacture ; mais il n’a nullement abouti à une conclusion opposée à propos des subsistances, et, s’il a signalé la hausse de la rente, il n’en a pas conclu néanmoins à la hausse générale de l’ensemble des produits agricoles. Cette déduction eût été d’ailleurs en contradiction avec le reste de son ouvrage et notamment avec les documents qu’il avait patiemment accumulés dans ses études sur les variations du prix du blé.

Il est vrai que les produits de l’agriculture n’ont pas baissé de prix dans la même proportion que ceux de l’industrie manufacturière ; en outre, si les prix des céréales et des vins ont une tendance manifeste à la baisse, les prix de la viande et des aliments de luxe ont plutôt une tendance générale à la hausse ; quoi qu’il en soit, on peut dire, en somme, que la rente ne s’est pas accrue par l’effet de la hausse de chacun des produits, mais par l’effet de leur multiplication. Grâce à une culture intensive, la rémunération du propriétaire a augmenté, bien que la valeur de l’ensemble des produits ait décru ou qu’elle soit restée stationnaire : telle est, en définitive, la véritable doctrine d’Adam Smith, doctrine consolante s’il en est une, et nous ne pouvons qu’y applaudir.