Page:Delavigne - Œuvres complètes, volume 4, Didot, 1881.djvu/18

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Adoptez les couleurs du héros de Bovines,
En donnant une larme aux drapeaux d’Austerlitz.

France, réveille-toi ! Qu’un courroux unanime
Enfante des guerriers autour du souverain !
Divisés, désarmés, le vainqueur nous opprime :
Présentons-lui la paix, les armes à la main.

Et vous, peuples si fiers du trépas de nos braves,
Vous, les témoins de notre deuil,
Ne croyez pas, dans votre orgueil,
Que, pour être vaincus, les français soient esclaves.
Gardez-vous d’irriter nos vengeurs à venir ;
Peut-être que le ciel, lassé de nous punir,
Seconderait notre courage ;
Et qu’un autre Germanicus
Irait demander compte aux Germains d’un autre âge
De la défaite de Varus.


II

La Dévastation du Musée


 
La sainte vérité qui m’échauffe et m’inspire
Écarte et foule aux pieds les voiles imposteurs :
Ma muse de nos maux flétrira les auteurs,
Dussé-je voir briser ma lyre
Par le glaive insolent de nos libérateurs.

Où vont ces chars pesants conduits par leurs cohortes ?