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LES DEUX FRATERNITÉS

… À cette même heure, comme le pensait M. de Mollens, Cyprien se trouvait près de Micheline. L’accord s’était vite fait entre eux, le jeune ouvrier ayant déclaré que la mère Laurent ne les quitterait jamais. Les fiancés avaient alors fait des projets d’avenir. Cyprien avait su trouver dans son cœur de délicates paroles qui avaient charmé l’âme sérieuse de Micheline… Et l’infirme couvait de son regard atone les deux jeunes gens, elle regardait vaguement les doigts fins de Micheline qui travaillaient toujours, tandis que la jeune fille écoutait son fiancé, car la jolie passementière ne perdait jamais son temps.

Le mariage se fit un mois plus tard. M. de Mollens et sa femme furent les témoins, l’un du marié, l’autre de Micheline. La robe de la jeune épouse fut offerte par Mme de Mollens, et le marquis offrit aux mariés un bon mobilier de chambre qui porta au comble leur ravissement. Ils vinrent, le lendemain du mariage, exprimer leur reconnaissance à leurs bienfaiteurs. Un domestique les introduisit dans le cabinet de travail de M. de Mollens, où le marquis et sa femme les accueillirent avec leur habituelle cordialité.

— Eh bien ! rien de nouveau pour ces fameux cousins ? demanda M. de Mollens quand les jeunes époux se levèrent pour prendre congé.

— Rien du tout, monsieur le marquis. Oh ! c’est bien fini, maintenant ! Ils nous ont plantés là carrément !… À vous dire vrai, monsieur, ça ne