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9) Page 32, vers 16.

Seul, je viens en ces lieux interroger mon fils.

Cette situation, où Artaban paraît ne vouloir, aux yeux de Xercès et de Cléonide, que sonder le cœur d’Arbace, injustement accusé ; tandis qu’il n’a d’autre projet que de le séduire et de le déterminer à entrer dans la conspiration et à s’emparer du trône, qu’il a préservé de sa chute, est une invention très heureuse, qui a fourni à M. Delrieu une des plus belles scènes de sa tragédie. Dans cette scène M. Saint-Prix, étonnant dans tout le rôle d’Artaban, est réellement sublime. Il a, en général, parfaitement saisi toutes les nuances de ce grand caractère ; sa pantomime est effrayante de vérité. Il a surtout senti que le crime dont il se rend coupable, rendrait Artaban odieux, s’il ne glissait, pour ainsi dire, sur l’horreur qu’imprime l’assassin, afin d’appuyer davantage sur l’intérêt qu’inspire le père. Cette composition hardie et savante a puissamment contribué au succès de la tragédie que nous publions, et a doublé la réputation de cet acteur, si justement estimé.