Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/16

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Si, marchant pour lui seul de victoire en victoire,
Généreux défenseur d’un despote indolent,
Ton fils n’eût affermi le trône chancelant ?
Que dis-je ? Ce grand roi que le sort fit ton maître,
Ici, dans son palais eût-il osé paraître,
Si d’un péril nouveau pour lui seul alarmé,
Fidèle à ton devoir, tu n’eusses désarmé
Le mage ambitieux dont l’insolente audace
De son roi fugitif publiant la disgrâce,
Suscitant contre lui les prêtres, les soldats,
Hautement se vantait d’envahir ses états ? (2

ARTABAN.

C’est alors que le traître, heureux par ma constance,
Charmé de me devoir son trône, sa puissance,
Jura que de mes soins je recevrais le prix,
Et que sa fille enfin s’unirait à mon fils,
Si, se montrant un jour digne d’un tel salaire,
Il rendait du Persan le Parthe tributaire…
Que ne peut un guerrier par l’amour enflammé ?
Épris de la princesse, et sûr d’en être aimé,
Arbace part, combat, et fait rendre les armes
Au Parthe si long-temps objet de nos alarmes.