Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/17

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Tu crois que le monarque, à son libérateur
Réservant aujourd’hui l’accueil le plus flatteur,
Empressé d’adopter l’appui de sa famille,
Va tenir sa parole et lui donner sa fille ?
Eh bien ! dès qu’il apprend que le Parthe est soumis,
L’ingrat ne songe plus à ce qu’il a promis ;
Et soudain rappelant Arbace, il le condamne
À ne plus lui parler de ses droits sur Mandane.
Enfin contre un héros écoutant son courroux,
Des hauts faits de mon fils le despote jaloux
Ordonne qu’Artaxerce, injuste envers Arbace,
Usurpe ses lauriers et triomphe en sa place. (3
Ce n’est pas tout : apprends (tu vas frémir d’horreur)
Ce que peut de Xercès l’implacable fureur.
C’est peu, lorsque mon fils affermit sa puissance,
D’attaquer, de ternir sa gloire qui l’offense ;
Je sais qu’ici, ce soir, il le fait amener
Afin de le bannir, ou pour l’assassiner.
Je le sais !… Verrons-nous tant d’audace impunie ?
Verrons-nous triompher en paix la tyrannie,
Tandis que des travaux et du sang de mon fils,
Et l’exil et la mort seront l’indigne prix ?