Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/37

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Sur les pas d’un ami que je veux égaler,
Dans les champs de l’honneur je cours me signaler.
Ton frère, grâce à lui, déjà cher à l’armée,
S’était acquis des droits à quelque renommée ;
De sa gloire mon nom empruntait son éclat.
Le Parthe qui, toujours évitant le combat,
Et fuyant devant moi dans un désert sauvage,
Fatiguait mes guerriers et lassait mon courage,
S’arrête ; et jusque-là fugitif, dispersé,
Présente à mes regards un bataillon pressé,
Qui tout à coup cédant à son antique audace,
S’avance et fond sur nous à la voix de Pharnace.
Par les cris du barbare, instruit de mon danger,
Mon intrépide ami, brûlant de me venger,
Dans les rangs que le Parthe oppose à son courage,
Sur les corps entassés s’ouvre un large passage ;
Il me voit : d’ennemis j’étais environné.
Le farouche Pharnace à ma perte acharné,
Déjà tenait le fer suspendu sur ma tête ;
Arbace le prévient, me dégage, l’arrête,
L’attaque et le renverse expirant devant moi.
Et je consentirais à triompher sans toi,