Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/93

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MANDANE.

Te perdre ?… est-ce bien toi qui l’oses soupçonner ?
Celui qui te sauva peut-il t’assassiner ?
Non : tu ne le crois point ; ton ame généreuse
S’indigne, se révolte à cette idée affreuse.

(Avec une impétuosité graduée.) (Artaxerce est ému.)

Artaxerce ! je lis dans ton cœur agité !
Abjure ton erreur, entends la vérité.
Étranger aux complots, victime de l’envie,
Arbace dans les fers ne craint… que pour ta vie.
Fais un dernier effort ; viens unir par pitié
Aux accents de l’amour la voix de l’amitié.
Seconde-moi : soudain le secret qui nous touche,
Pour le justifier, va sortir de sa bouche.
Viens !… tu sauves ses jours en lui rendant l’honneur ;
Viens !… tu sauves le trône, et ta gloire et ta sœur !…

(Elle l’entraîne vers l’appartement à gauche.)
ARTAXERCE.

Je n’y résiste plus !… puisse son innocence
Éclater à mes yeux !…

Éclater à mes yeux !… (S’arrêtant tout à coup.)

Éclater à mes yeux !… Mais son père s’avance !…
Du zèle pour ses rois quel est donc le pouvoir ?