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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/42

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Et de cette entreprise on me nomme l’auteur !
Reine ! avez-vous pu croire à ce bruit imposteur ?
Moi, renverser du trône une mère que j’aime !
Moi, de son front auguste ôter le diadème !
Périsse le mortel aux forfaits aguerri,
Qui, prompt à déchirer le sein qui l’a nourri,
Du remords dans son âme étouffant le murmure,
À la soif de régner immole la nature !
Lorsque la voix d’un peuple irrité contre vous
Semble des dieux vengeurs annoncer le courroux,
Je puis les implorer et m’offrir pour victime.
Votre fils, étranger à la révolte, au crime,
Calomnié par vous, fait le vœu solennel
D’être à jamais soumis au pouvoir maternel.
Écartez de votre âme un doute qui m’offense.
Bannissez vos soupçons, gardez votre puissance.
Je demeure sujet ! le vain titre de roi,
Offert par la contrainte, est indigne de moi !

(Il sort.)

Scène X.

LAODICE, seule.

Sa vertu me confond ; son dévoûment m’étonne.
Renoncer à ses droits ! refuser ma couronne !
Ce refus est garant de sa fidélité.
Un rebelle n’a point tant de sécurité.
Mon fils est innocent !… Quel est donc le coupable ?
Il s’enveloppe en vain d’un voile impénétrable !
Allons ! que le conseil, éclairant mon courroux,
Me marque la victime, et dirige mes coups !

fin du second acte.