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Page:Deltuf - Idylles antiques, élégies, 1851.djvu/73

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Sous le poids de ses rêts, on voit ses membres nus
Se roidir, s’efforcer en vain ; et chaque veine
Se tordre autour du cou, qui fléchit sous la peine.
Ah ! que n’a-t-il un fils ? C’est travailler bien tard !

En arrière, et tout près du courageux vieillard,
Par le souffle du vent mollement balancée,
Une vigne s’élève, à des troncs enlacée.
Un jeune enfant, assis parmi le haut gazon,
La garde ; deux renards tournent à l’horizon :
L’un aux fruits les plus mûrs va déclarer la guerre ;
L’autre, d’un œil furtif, couve la panetière,
Et semble dire : « Enfant, tu ne t’en iras pas
Avant qu’on ait goûté ton modeste repas ! »
Lui qui, tressant du jonc en baguettes égales,
S’occupe à fabriquer une cage aux cigales,
Bien qu’on soit à quinze ans peu dispos à jeûner,
N’a cure ni des fruits ni de son déjeuner.
C’est un tableau naïf, mais qui plaît à la vue :
D’un couvercle sculpté cette coupe est pourvue,
Où l’artiste a voulu, dans un piquant travail,
Des célestes amours retracer le détail.
Façonnée, avec soin, d’une branche d’yeuse
Chaque anse s’arrondit en courbe gracieuse ;